La place de l’agriculture dans le quotidien malien
L’agriculture est l’activité principale de la population active africaine. Les projections concernant la population agricole en Afrique parlent de 580 millions d’individus en 2020. 48% de la population africaine vivrait de l’agriculture, avec 63% des populations actives dans l’économie alimentaire.
C’est dire le poids de cette activité sur le continent, quand on sait qu’on atteint les 70% de population agricole pour la seule Afrique de l’Est.
Le Mali, en Afrique de l’Ouest, est un exemple patent de la place de l’Agriculture dans les pays africains. En effet, pour le mali, on parle de 80% de la population active qui serait impliquée. En 2020, on attribue 35% du PIB du Mali à cette activité.
L’agriculture : le bras fort de l’économie malienne
Bien que sa part du PIB ait régressé entre 1995 (44%) et 2020, la place occupée par l’agriculture au sein de l’économie malienne reste non négligeable. La production du coton à elle seule contribuait déjà à 15% du PIB du Mali, avec environ 3 millions de maliens vivant directement ou indirectement de cette activité. La productivité du riz, restant l’une des plus importantes en Afrique, propulsait quant à elle la céréale jusqu’à 5% du PIB du pays.
Sur le plan international, la concurrence accrue des productions occidentales soutenues par des subventions mènent bien souvent la vie dure aux productions locales. Le coton, encore appelé « or blanc », et qui vient justement en 2e position dans les exportations après l’or, a subi les affres de cette concurrence. La politique de protection de l’Etat malien incite ce dernier à prendre, de manière régulière, des mesures pour protéger jusqu’aux petits exploitants.
Cependant, les conflits armés ont souvent poussé certains propriétaires à fuir hors du pays, emportant avec eux leurs bétails. En plus, les conflits dans les pays voisins n’aident pas. Si on tient compte de la crise ivoirienne (principal importateur du bétail malien) qui a eu un impact négatif sur cette activité, ceci ajoute au lot de ces « petits » producteurs dont l’activité est pourtant un socle solide sur lequel peut s’appuyer l’Etat malien. En effet, l’élevage a représenté jusqu’à 10% du PIB malien.
Une population dépendante de l’agriculture
Malgré le fait que trois quarts de la population malienne dépende de l’agriculture à la fois comme gagne-pain et comme pain quotidien, le pays n’a pas encore atteint l’autosuffisante alimentaire. En effet, la majorité des agriculteurs maliens pratiquent une agriculture de subsistance. Ils exploitent de petites parcelles de terre sur lesquelles ils font pousser des cultures pluviales, mais cela ne suffit guère, ce qui explique l’importation d’importantes quantités de denrées alimentaires.
Malgré les conditions climatiques difficiles (la grande sècheresse de 2011 reste dans les mémoires) et les conflits armés dans certaines zones du pays qui restent menaçants, l’activité reste au centre de la vie des populations maliennes.
Il faut savoir que depuis 2006, l’Etat malien reconnaît, de manière explicite, les exploitations familiales agricoles. Les propriétaires de ces exploitations montent régulièrement au créneau pour défendre leurs intérêts face notamment aux exigences et actions internationales les mettant en difficulté face aux producteurs occidentaux.
Développer des moyens de s’adapter aux conditions actuelles pour que demeure l’activité
Le gouvernement malien développe des programmes de manière conjointe avec des partenaires locaux et internationaux, pour permettre aux agriculteurs de survivre en développant de nouveaux moyens d’exploiter le sol afin d’avoir un rendement plus important malgré les conditions climatiques difficiles. C’est ainsi que la FAO a mené des activités du programme GIPD, orientant les agriculteurs afin qu’ils s’adaptent aux changements climatiques tout en diversifiant leur production.
Il n’est pas sans dire que l’agriculture malienne a une influence réelle, même sur les pays voisins, qu’elle fournit en multiples denrées. Ceci dénote du caractère « naturel » de cette pratique dans la vie du malien moyen, et justifie les prises de position de ces derniers quand il s’agit de protéger leur activité.
Bien que cette activité occupe le premier rang au Mali, il n’en demeure pas moins qu’il reste bien des choses à faire. Les possibilités sont grandes. Vous commencez quand ?