La politique de développement agricole (PDA) du Mali : ce qu’il faut savoir
On ne le dira jamais assez. L’agriculture est le socle de l’économie du Mali. Comme dans toute l’Afrique, l’agriculture occupe une place prépondérante dans la vie du malien moyen. On parle de 80% de la population active impliquée dans cette activité, qui cependant ne nourrit pas totalement son homme. La suffisance alimentaire n’est pas atteinte, les infrastructures sont encore à développer, pour pouvoir atteindre un seuil de production pouvant être considéré comme suffisant.
Le Mali est également le 2nd plus grand pays d’élevage dans la CEDEAO, derrière le Nigéria.
Toutes ces données relevées induisent l’importance d’une politique claire en matière d’agriculture pour le Mali.
La LOA, Loi sur l’Orientation Agricole du Mali
Le gouvernement malien entend bien protéger ses acquis et donner autant que possible les moyens de se développer aux agriculteurs maliens, qui, pour la plupart, sont propriétaires de petites exploitations familiales.
C’est ainsi que ces derniers furent fortement impliqués, en 2005, dans la préparation de ce qui allait devenir la LOA, la Loi sur l’Orientation Agricole du Mali. Il s’est agi de grandes concertations paysannes desquelles devaient naître des propositions sur lesquelles devaient donc s’appuyer les orientations politiques maliennes en matière d’agriculture.
L’ensemble des acteurs des concertations paysannes bénéficieraient donc d’une place reconnue dans le travail effectuée, au terme duquel un mémorandum (le mémorandum du paysan) fut remis au gouvernement, et des sites internet dédiés furent sur pied, pour des questions de respect des opinions dans la transparence.
C’est l’année suivant que la LOA fut finalement adoptée, suivie d’une vaste campagne de communication. Les réformes adéquates devaient donc suivre la promulgation de ladite loi, afin de permettre son application.
La Politique de Développement Agricole (PDA) du Mali, dans les premiers articles de la LOA
Le contenu de la Politique de Développement Agricole du Mali se retrouve dans les premiers articles de la LOA. Les grandes orientations de cette politique y sont fixées. Il faut déjà savoir que cette dernière est le résultat des contributions de plusieurs entités : des ONGs, des associations et coopératives, des organisations interprofessionnelles, Les organismes personnalisés à vocation agricole, des organisations de la société civile, les Collectivités territoriales, et l’Etat, pour ne citer que ceux-là.
Les fondements de la PDA du Mali
Vu la pluralité des documents de politiques et stratégies sous sectorielles et sectorielles pilotant la gestion du secteur agricole, il était nécessaire d’assurer cohérence, coordination et concertation à travers un outil prenant notamment en compte les nouvelles données contextuelles (sur le plan local, sous régional et même international): la PDA.
Les objectifs de la PDA
L’objectif général est énoncé comme suit : « contribuer à faire du Mali un pays émergent où le secteur Agricole est un moteur de l’économie nationale et garant de la souveraineté alimentaire dans une logique de développement durable »
De là découlent 6 objectifs spécifiques :
- Assurer la sécurité alimentaire des populations et garantir la souveraineté alimentaire de la nation
- Assurer la gestion rationnelle des ressources naturelles et de l’environnement en prenant en compte les changements climatiques
- Moderniser les systèmes de production Agricole et améliorer la compétitivité des filières Agricoles dans une perspective de valorisation des produits
- Assurer le développement des innovations technologiques par la recherche agricole et la formation professionnelle
- Promouvoir le statut des exploitants Agricoles et renforcer les capacités de l’ensemble des acteurs
- Réduire la pauvreté rurale
Les moyens et les modalités de mise en œuvre de la PDA au Mali
Pour la mise en œuvre de la PDA, l’approche sectorielle a été privilégiée par l’Etat malien et ses partenaires (financiers et techniques). Cette approche permettrait de contribuer directement à l’accélération de la croissance agricole, l’atteinte durable de la souveraineté alimentaire, et la lutte contre la pauvreté via un financement à l’efficacité améliorée.
Cette approche induit donc l’intégration de toutes les ressources disponibles sur le plan local et international, pour les besoins nationaux, dans une approche réaliste pour des résultats clairs et concrets.
La PDA peut aussi s’appuyer sur un programme dont les composantes (4 structurelles et 1 conjoncturelle) répondent à des objectifs spécifiques à la PDA (le renforcement des capacités, l’investissement, la production et la compétitivité, la recherche et la formation, la sécurité alimentaire). Ledit programme, le PNISA (Programme National d’Investissement pour le Secteur Agricole) s’appuie sur un pacte (le pacte ECOWAP/PDDAA) pour sa formulation, sa mise en œuvre et son suivi/évaluation.
Le financement de la PDA passerait par une programmation dans la loi des finances, à court, moyen et long terme.
Ces données font comprendre l’implication du gouvernement malien et des maliens eux-mêmes dans la bonne marche du secteur agricole.
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