La problématique de l’élevage pastoral au Sahel, le cas du Mali
L’élevage, activité agropastorale, est au cœur même de la vie de millions d’africains. Le peuple malien ne déroge pas à la règle. En effet, le Mali est l’un des pays africains où l’agriculture et toutes les activités y comprises constituent le socle de l’économie. De plus, malgré les difficultés liées aux crises sociopolitiques des pays voisins et du nord du Mali, le gouvernement et les organisations de la société civile ne cessent de commettre des efforts pour soutenir ladite activité et permettre aux millions d’individus qui en bénéficient directement ou indirectement de continuer à en vivre, et même, de mieux en vivre. On parlait de 30% de la population malienne, pour 50 millions d’individus au total dans la zone sahélienne.
L’élevage pastoral au nord du Sahel, une activité à l’équilibre instable ?
L’élevage est l’un des points forts de la zone sahélienne de l’Afrique, avec un nombre sans cesse croissant de têtes produites et même exportées. L’élevage pastoral constitue ainsi l’activité économique principale de bon nombre de ménages, notamment au nord du Sahel. Il faut relever que les troupeaux transhumants ont constitué jusqu’à 75% du bétail malien.
Les saisons de pluies permettent aux troupeaux de bénéficier de pâturages de très bonne qualité, l’environnement étant relativement non pollué. Ceci dénote de la qualité de la production en aval et de la forte demande de ces produits. Cependant, les contraintes ne manquent pas :
- L’accès difficile aux compléments alimentaires
- L’accès difficile aux soins vétérinaires
- L’irrégularité de la disponibilité fourragère
Ces éléments expriment le caractère parfois précaire de l’activité, sans compter que la rudesse de certaines saisons sèches met à mal la production animale. Si on y ajoute les données conjoncturelles et contextuelles (privatisation des terres, expansion des infrastructures et des cultures, insécurité civile) on peut avoir un aperçu de l’importance des efforts fournis par les éleveurs, notamment les transhumants, pour que la qualité et le volume soient au rendez-vous. La demande quant à elle, y est.
L’élevage pastoral au Mali : faire face à la demande grandissante
En 3e position dans les exportations maliennes, le bétail est un élément critique de la santé économique du pays. Si la demande extérieure reste forte bien qu’influencée par les conflits, la demande intérieure n’en démord pas non plus.
Il faut savoir que le taux d’urbanisation du Mali a fait des bonds spectaculaires au cours du dernier cinquantenaire. On parle aujourd’hui de plus de 40% de taux d’urbanisation. Ajoutons à ça la croissance constante (le Mali est l’un des pays au taux de natalité les plus élevés dans le monde, avec parfois jusqu’à plus de 6 enfants par femme, en moyenne) de la population malienne, et on obtient une demande qu’il pourrait être difficile de satisfaire à moyen terme.
La productivité de l’élevage pastoral au Mali a de grandes marges en termes de possibilités d’amélioration. La productivité actuelle peut effectivement être améliorée, si on tient compte des paramètres de production actuels. L’âge de la première mise bas, notamment, est relativement tardif, et les taux de mortalité sont élevés, notamment pour les ovins.
L’amélioration de la mobilité des transhumants serait une des solutions permettant une meilleure productivité, notamment face aux changements climatiques. Il faut savoir que les populations sahéliennes (on parle d’environ 137 millions d’individus) tirent, des élevages transhumants, 45% de la viande des petits ruminants, 70% de leur lait, et 60% de la viande bovine.
Il est important de mettre sur pied des mécanismes qui permettront de protéger et de préserver cette activité à l’importance indéniable.
Que pensez-vous qu’il soit possible de faire pour y arriver ?