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Le soutien public à l’élevage au Mali

Pays des merveilles !

Le soutien public à l’élevage au Mali : ce qu’il faut savoir

On ne le dira jamais assez : l’élevage occupe une place primordiale au Mali. En 3e position en matière d’exportations, le bétail malien est particulièrement prisé sur le plan local comme international. Mais encore, l’élevage constitue la source principale de revenus de dizaines de millions d’individus dans la zone sahélienne, dont le Mali fait partie. A côté de ça, en matière de production animale, le Mali occupe le second rang derrière le Nigéria, dans la CEDEAO.

Avec une position aussi forte dans le quotidien du malien moyen, il pourrait sembler normal, voire évident, que la société malienne s’organise de manière forte autour de l’activité, développant des moyens de la rendre pérenne et plus productive à mesure que les temps passent et que les conditions sociales, économiques, démographiques, politiques et climatiques évoluent.

Un temps fort dans la mise en place de politiques plus importantes pour l’élevage malien

C’est en 2005 qu’ont eu lieu des concertations de la plus grande importance, dans l’optique, pour les paysans, de contribuer à l’élaboration de ce qui allait devenir la LOA, la Loi d’Orientation Agricole du Mali.

Les préoccupations adressées intègrent bien évidemment la question de l’élevage, qui souffre également de manque d’accès à des éléments importants comme les soins vétérinaires, ou encore l’accès aux compléments alimentaires, sans compter les conditions climatiques parfois très rudes et les circonstances socio-politiques qui rendent parfois difficile la transhumance, causant parfois des tensions liées à la disponibilité des pâturages pour tous les transhumants.

Les travaux ont donné lieu à l’élaboration du mémorandum du paysan élaboré par la CNOP, la Coordination Nationale des Organisations Paysannes du Mali.

Comme évènement quasi concomitant à ces concertations, on peut également citer la reconnaissance par l’état d’exploitations familiales agricoles, différenciées des entreprises agricoles. Ceci avait été perçu comme un début d’action en faveur de ceux qui représentaient à l’époque la quasi-totalité des exploitations agricoles du Mali.

Depuis ces tournants majeurs et l’élaboration de la LOA, avec pour prélude la Politique de Développement Agricole (PDA) du Mali, bien des réformes et partenariats ont été mis en place pour apporter un soutien palpable à l’agriculture malienne, notamment à l’élevage.

Un soutien mitigé à l’élevage au Mali ?

Si des efforts sont faits pour le bienêtre de l’éleveur malien, la perception semble cependant être mitigée. Du moins, c’est ce qu’on peut tirer du document publié en 2013 par l’APESS (l’Association pour la Promotion de l’Elevage au Sahel et en Savane), document délivrant des éléments de bilan du soutien public à l’élevage au Mali depuis Maputo.

Le Mali qui est cependant présenté comme un « bon élève » car il consacre un peu plus de 10% du budget au secteur agricole ne serait cependant pas exempt de toute critique, précisément lorsqu’on aborde la question spécifique de l’élevage.

Les pratiques même de l’élevage en elles-mêmes représentent parfois des paradoxes, étant essentiellement extensives, pour des taux d’exploitation de l’ordre de 10% alors qu’ils pourraient atteindre les 30%. L’exploitation du lait et des cuirs est également moins importante que ce qu’elle devrait. Avec le poids de la concurrence de biens similaires importés, les questions soulevées deviennent particulièrement critiques.

Les éleveurs se plaignent cependant du fait que leurs autres activités agricoles soient privilégiées, au détriment des leurs, et parfois même au point de remettre en question le fait que l’élevage y soit « inclus ».

Quoi qu’il en soit, il faut retenir que depuis les années 60, le Mali a sans cesse cherché à mettre sur pied des cadres permettant à l’élevage de rayonner.

Entre les projets de vaccination, la construction d’abattoirs frigorifiques, la mise sur pied de plans d’action notamment pour le développement de la filière viande rouge, l’adoption de la charte pastorale (2001), la création d’une politique nationale de développement de l’élevage, la création du Fonds National d’Appui à l’Agriculture en 2010, et en 2013, le plan de relance durable du Mali (après-guerre) et le programme d’actions du gouvernement, il semble clair qu’il existe une volonté réelle de soutenir l’élevage au Mali.

Les choses avancent souvent à tâtons, mais il est évident qu’elles avancent. Ce qu’il faut faire, c’est s’arrimer au train qui avance et trouver le moyen de lui faire prendre encore plus de vitesse tout en restant efficace.

Vous commencez quand ?