L’environnement linguistique du Mali, une donnée non négligeable pour un investisseur
Les effets de la mondialisation sur l’environnement des affaires est patent, encore plus aujourd’hui que depuis les premiers pas de cette « locution » dans nos environnements respectifs. Le développement de nouveaux espaces de libres échanges, la survenue d’accords et de partenariats divers comme les APE (Accords de Partenariats Economiques) transforment un peu plus, chaque jour, le monde en un vaste « marché » unique.
Un grand marché mondial, mais plurilinguistique
Aujourd’hui, les marchés potentiels se trouvent autant dans le pays voisin que sur le continent à l’autre bout du monde. Il est cependant une donnée indispensable pour pouvoir, justement, s’en sortir dans ce marché mondial où les portes ne cessent de s’ouvrir : la / les langues locale(s).
En effet, autant le monde s’est ouvert, autant les commerçants et acheteurs du monde s’ouvrent aussi, quelque part, les uns aux autres. Cette ouverture est également culturelle. L’un des premiers éléments de cette culture, outre les usages, c’est bien évidemment la langue, qui influence fortement, outre leur qualité, les possibilités d’échange, les possibilités de faire affaire.
Si les inquisitions occidentales des siècles précédents ont fortement répandu des langues telles que le français et l’anglais, et si les stratégies économiques et commerciales ont placé le chinois en bonne position parmi les langues à connaître, il n’en demeure pas moins que cela ne suffit pas. Si aujourd’hui, de manière globale, il semble subsister l’idée fixe selon laquelle parler anglais suffit pour faire dans le monde, il en faudrait peut-être un peu plus pour tisser des relations de confiance sur le long terme avec les populations locales africaines.
L’univers linguistique malien : mieux le connaître pour mieux investir / faire des affaires
L’élevage est l’une des activités les plus prisées au Mali, en très bonne position dans la contribution au PIB du pays. De plus, parmi les éléments exportés par le Mali, le bétail occupe la 3e position (notamment derrière l’or et le coton). Ceci dénote de la qualité de la production, et forcera probablement l’intérêt d’un éventuel investisseur / importateur (n’est-ce pas ?). Pourquoi mentionner cet élément maintenant ? Tout simplement parce que c’est l’activité principale de deux peuples spécifiques, les peuls et les touaregs.
Avez-vous quelques bribes de peul dans votre vocabulaire ?
La connaissance de la langue (ou la manifestation de quelques efforts dans ce sens) est un signe de respect envers les peuples qui la parlent, et une volonté de se lier à ces derniers. Le peuple bozo est le plus représenté lorsqu’il s’agit de la pêche, qui avait représenté plus de 4% du PIB du pays.
Il est indispensable, si vous souhaitez investir au Mali, d’avoir autant d’informations que possible dans ce sens, pour ne pas rester « un étranger » aux yeux des populations locales. Si le français est adopté comme langue officielle du Mali, ce n’est pas pour autant que les langues locales sont réduites au second plan.
On relevait par exemple plus d’une vingtaine de langues au Mali, à chacune desquelles correspondent souvent plusieurs dialectes. Les langues nationales ayant « pignon sur rue » sont le manding (bambara) – on a parlé de 80% de la population -, le songhay, le peul, le tamasheq, le bobo, le bozo, le dogon, le sénoufo, le minyanka, ou encore le soninké, le malinké, le khassonké et le hassanya (maure).
Les langues les plus utilisées restent le Bambara et le Peul. Si la première est très utilisée dans la capitale, elle l’est moins hors de celle-ci. Le français est loin d’occuper une place prépondérante dans les échanges quotidiens des populations, encore plus dans les échanges commerciaux. L’usage des langues locales (sachant qu’au moins 78 langues africaines se côtoient au Mali) est beaucoup plus commun.
Fait intéressant à relever encore, le Mali possède deux langues des signes spécifiques, la langue des signes malienne et la langue des signes de Tebul.
Le Mali, comme bien des pays d’Afrique, est donc une grande « salade de fruits » très variée, où le français n’est pas vraiment prépondérant, bien qu’étant la langue officielle utilisée par le gouvernement et la langue présentée comme langue d’alphabétisation. Des peuples spécifiques se démarquent également dans certaines activités commerciales.
Si toutes ces données ne sont pas un frein réel à la conduite d’affaires au Mali, s’y attarder pourrait tout de même vous permettre de mieux vous déployer localement.
Vous commencez quand ?